ميثاق المنظمة

1- Conscient de l’apport indéniable des associations amazighes à l’éveil des consciences amazighes et à l’affirmation identitaire, linguistique et culturelle ;

2- Reconnaissant le rôle vital de l’organisation Tamaynut, depuis sa création le 16 octobre 1978, dans la lutte pour un Maroc Amazigh, uni, pluriel fier de ses racines et disposées à rendre justice au peuple amazigh, à sa langue, sa culture, son identité et son histoire;

3- S’appropriant les principes de relativité, de modernité, de démocratie, de rationalité et de bonne gouvernance et l’indépendance de Tamaynut par rapport à l’Etat et les partis politique. Sont les principes qu’immunisent les actions de Tamaynut ;

4- Inscrivant la défense des droits linguistiques, culturels et identitaires dans le cadre du combat pacifique pour la démocratie, la justice sociale et économique, l’égalité des hommes et des femmes, la séparation des pouvoirs et l’instauration de l’état de droit ; La revendication d’une constitution démocratique est la pierre angulaire de ce combat pacifique ;

5- Respectant les principes et les normes énoncés dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et des peuples ;

6- Reconnaissant l’importance des échanges entre la civilisation amazighe et les autres civilisations notamment Africaine et Méditerranéenne;

7- Conscient de la gravité des crimes commis contre nos ancêtres par les différents envahisseurs, et de l’impact négatif de la falsification de l’histoire du Maroc sur les générations présentes et futures, d’où l’intérêt de la réécriture de cet histoire;

8- Convaincu que la culture est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et qu’elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ;

9- Conscient que la culture amazighe, substrat de fond de la culture marocaine, est source d’échange, d’innovation et de créativité, et qu’à ce titre, elle constitue le patrimoine commun des marocains et doit être reconnu et affirmé au bénéfice des générations présentes et futures ;

10- Reconnaissant que la culture amazighe est un des ressorts fondamentaux du développement au Maroc, les aspects culturels du développement sont aussi importants que ses aspects économiques, et les individus et les collectivités ont le droit fondamental d’y participer et d’en jouir ;

11- Convaincu que la diversité culturelle est une grande richesse pour les individus et les sociétés. La protection, la promotion et le maintien de la culture amazighe sont une condition essentielle pour un développement durable au bénéfice des générations marocaines présentes et futures ;

12- Conscient du rôle du savoir traditionnel amazigh dans la protection de la biodiversité, l’environnement, les écosystèmes et les parcs communautaires (Igwdalen) ;

13- Convaincu que le peuple autochtone amazigh a le droit de maintenir et de renforcer ses institutions politiques traditionnelles, juridiques, économiques, sociales et culturelles (Jemaà, droit coutumier…) et de participer pleinement à la vie politique, économique, sociale et culturelle ;

14- Reconnaissant l’importance stratégique du système politique fédéral pour la construction d’un Maroc pluriel uni qui reconnaît à chacune de ses mégas régions homogènes le droit à l’autodétermination en vertu duquel elles déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel ;

15- Conscient des liens particuliers entre les populations amazighes et leurs terres et territoires, le droit des communautés aux terres, territoires et ressources qu’ils possèdent et occupent traditionnellement doit être défendu par tous les moyens juridiques possibles ;

16- Reconnaissant les vertus de la démocratie participative et de la consultation, l’Etat et ses administrations doivent respecter le droit des populations de définir et d’élaborer des priorités et des stratégies en vue d’exercer leur droit au développement. Il faut à chaque fois mettre l’accent sur le droit des populations à être activement associées à l’élaboration et la définition des programmes économiques, sociaux, culturels et linguistiques les concernant ;

17- Reconnaissant que toutes les doctrines, politiques et pratiques qui invoquent ou prônent la supériorité de peuples ou d’individus en se fondant sur des différences d’ordre national, racial, religieux, ethnique ou culturel sont racistes, scientifiquement fausses, juridiquement sans valeur, moralement condamnables et socialement injustes ;

18- Conscient que la religion ou la conviction constitue pour celui qui la professe un des éléments fondamentaux de sa conception de la vie et que la liberté de religion ou de conviction doit être intégralement respecté et garantie ; La séparation entre la politique et la religion est une garantie majeure de la jouissance du droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;
19- Reconnaissant l’importance de la coordination entre les sociétés civiles amazighes à travers l’Afrique du Nord, le Sahara, les Iles Canaries et la diaspora, une coordination qui au-delà des questions liées aux droits amazighs contribuera à la construction de l’union de l’Afrique du Nord, à la démystification des projets de sa balkanisation et l’ouverture de la région sur son environnement historique vital méditerranéen et africain ;

20- Reconnaissant l’importance de la coopération internationale et l’impact des acteurs internationaux de défense des droits de l’Homme et des peuples sur les politiques intérieures, une attention particulière doit être accordé à cette coopération et à la communication de l’information relative à la situation des droits individuels et collectifs notamment par l’élaboration et la diffusion de rapports alternatifs ;